Accountant ou le respect de l’engagement

Il y a des moments où l’on reçoit des « signes ». Le premier, ce jour-là, fût le tableau que je vous mets ci-après :

Le deuxième « signe » fût de tomber sur l’éditorial de Thierry Delèze, rédacteur en chef du journal Coopération du 1er juin 2021. Il avait pour titre : « On s’appelle ! Vraiment ? »

Monsieur Delèze disait entre autre : « J’ai appris à me méfier de la formule « On s’appelle ! » Une formule à l’origine sympa, qui part d’une bonne intention, mais qui laisse tout ouvert, l’expression même du non-engagement. Déjà, qui appelle l’autre en premier, hein ? Lui ? Elle ? Moi ? Le temps passe et, à la fin, personne n’appelle. Et puis, surtout, on s’appelle de moins en moins. Dans notre société de sur occupés, appeler quelqu’un, sans prévenir, c’est débarquer dans sa vie, et pour sûr appeler au mauvais moment. Tout au plus envoie-t-on un texto pour demander « Je peux t’appeler quand ?» Non, aujourd’hui, on ne s’appelle plus vraiment. On se «WhatsApp», on s’envoie un «Signal», un «Telegram» ou un «Threema». » Fin de citation.

Fondamentalement, il a raison. Je ne vais pas revenir sur mes raisons de faire exactement ce qu’il dit mais sur la partie que vous avez lue sur l’image. En effet, respecter les autres c’est être fiable et responsable envers eux. « Je t’ai promis un café ? Allez viens, on agende ça ». C’est une phrase qui montre jusqu’où va l’efficience.

« Les perdants font des promesses. Les gagnants tiennent leurs engagements. »
Rob Gilbert

Les signes me disaient clairement que je devais revenir sur le sujet de l’accountability.

Ce terme vient du monde anglophone. Le Wikitionary donne cet exemple sur la base d’une phrase de Sir Winston Churchill :

« The United States stands at this time at the pinnacle of world power. It is a solemn moment for the American Democracy. For with primacy in power is also joined an awe-inspiring accountability to the future. — (Winston Churchill, Sinews of Peace, 1946)».

Autrement dit, la traduction donne : « Les États-Unis sont présentement au sommet du pouvoir mondial. C’est un moment solennel pour la démocratie américaine. Car à la primauté du pouvoir se joint également une responsabilité envers le futur. »

Ainsi, « Accountability » veut dire responsabilité, engagement. Si l’on est responsable et engagé nous sommes des personnes de confiance, des gens fiables sur lesquels on peut VRAIMENT compter.

L’entrepreneur Brian Moran, auteur de la méthode « 12 Week Year » disait ceci : « La responsabilité est peut-être le concept d’entreprise le plus mal compris aujourd’hui. La plupart des gens assimilent la responsabilité aux conséquences. Partout où vous entendez le mot « responsable », il est associé à un mauvais comportement, à de mauvaises performances et à des conséquences négatives. Il n’est pas étonnant que la plupart des gens essaient d’éviter la responsabilité !! Sa connotation péjorative résonne fautif, non engagé et non performant.

La responsabilité n’est pas une conséquence ; c’est la propriété. C’est un trait de caractère, une attitude de vie, une volonté de prendre conscience de mes actions et de mes résultats quelles que soient les circonstances. La nature même de la responsabilité repose sur la compréhension que chacun de nous a de la liberté de choix. C’est cette liberté de choix qui constitue le fondement de la responsabilité. Devenez propriétaire de vos objectifs, plans, actions et résultats. »

Evidemment cela touche aussi notre attitude dans notre vie privée. Si nous sommes de vrai « Accounting » et de vrai efficient, nous devons rester attentif au monde dans lequel nous vivons. Attentif à soi bien sûr mais surtout aux autres, aux événements, être présent, vivre le moment présent. C’est la fameuse « Pleine conscience » dont on parle beaucoup.

Par exemple, c’est se souvenir qu’un proche doit passer des examens médicaux importants ou qu’il a postulé pour un emploi. C’est aussi se souvenir de demander de ses nouvelles, de féliciter, de consoler. Cela renforce nos liens d’amour ou d’amitié. C’est aussi et surtout se souvenir et tenir ses promesses.

Quand on propose de faire quelque chose, il est essentiel d’être fiable et d’informer l’autre lorsque l’on ne peut pas honorer notre promesse. Ce point-là est très important. Trop de personnes promettent mais ne font rien ! C’est pourquoi il est nécessaire d’apprendre à ne pas s’engager à faire une chose lorsque l’on sait qu’on ne pourra pas tenir son engagement.

Evitons l’apathie du spectateur dont je vous parlais dans l’article sur nos engagements et dans celui sur l’efficience haut de gamme.

Comment faire ? Essayez ceci : Pensez à deux ou trois personnes qui vous sont proches et posez-vous les questions ci-après :

Ont-elles passés des examens médicaux importants récemment ? Comment se porte leur santé ?
Ont-elles postulés pour un emploi ? Sont-elles au chômage ?
Leurs ai-je demandé des nouvelles pour les féliciter ou les consoler ?
Quelles sont leurs activités préférées ?

Un peu plus personnel : Qu’elles sont ses fleurs préférées ?
Quel est son vin favori ?

Un dernier point : A qui avez-vous dit récemment : « Je te dois un café ! » ?

Nous sommes des efficients, donc nous sommes « Accounting ». Nous nous devons de nous souvenir de nos promesses. Quand on propose de faire quelque chose, il est essentiel de tenir parole.

Alors, ce café ? Où et quand ?

 

Les photos sont de Wikipedia Common (Licence Creative Common), Pixabay (Pexels), Nitin Pariyar (Unsplash), Scott Graham (Unsplash) et votre coach

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7 réponses

  1. Aaaaah oui! C’est marrant mais je me reconnais dans certaines choses, non? 😉

    C’est un sujet que je prends très très à coeur car je ne supporte plus les gens qui font des promesses en l’air! A tel point que je les côtoie de moins en moins car je les considère comme pas fiables! De mon côté je suis bien loin d’être parfaite mais cela fait partie de ma vie de tous les jours d’être prudente avec ce que je dis aux gens et surtout avec les promesses que je fais de manière à les tenir dans un futur plus ou moins proche!

    Les personnes qui me promettent un café qui ne vient pas, promettent qqch aux enfants et l’oublie ou qui bloque une date pour moi et me l’annule parce que finalement ils ont trouvé qqch de plus « chouette » à faire m’exaspère au plus haut niveau! L’opportunisme et les promesses non tenues des gens ne fera que m’éloigner d’eux de plus en plus!

    Bien entendu nous vivons une vie surchargée et il peut arriver d’oublier…. d’où la nécessité de se montrer efficient et de prendre rdv tout de suite pour notre café ou de le noter sur une liste de choses à faire histoire que ce pauvre café ne passe pas à la trappe!

    Espérons que ton article permettra à certaines personnes de faire des progrès dans ce domaine 😉

    1. Je dois dire que tu m’as effectivement inspiré pour cet article. Et je te rejoins sur la problématique des promesses non tenues.
      J’espère aussi que cet article servira de prise de conscience.
      Merci pour ton commentaire

  2. Fort bien vu et formulé. La fiabilité, c’est la base. Ne pas oublier toutefois la diversité des caractères, et ne pas se contenter de « règles » générales. Il y a plusieurs manières de quitter quelqu’un qui n’est pas dans son premier cercle, peut-être même pas dans son deuxième, et personne n’est tout à fait à l’aise avec cela. « Un café », ce n’est pas la même chose « qu’un café ou un lunch à l’occase ». « L’occase » est importante. Cela veut dire que l’on ne va pas relancer son interlocuteur pour un café, mais que le jour où l’on aura quelque chose de particulier à lui dire, une question à lui poser, on n’hésitera pas à proposer la rencontre, ce qui est autre chose qu’un WhatsApp.
    Ne pas oublier non plus, à propos de la conclusion, qu’il y a des gens, même assez proches, d’un genre un peu fier ou pudique (c’est leur droit), qui n’auront pas du tout envie qu’on s’enquiert de leurs traitements médicaux. Ni de leur situation professionnelle ou conjugale catastrophique… Il y a tout un art de dire quelque chose en passant, d’augmenter la bonne humeur ou la solennité pour montrer que l’on est au courant, que l’on compatit, sans évoquer le sujet. Avec une formule genre « bonne chance » ou « bon courage » en se quittant, qui s’applique à toutes les situations. Mais bon… il n’est jamais facile d’être tout à fait adéquat, et l’intuition compte souvent autant que les bonnes pratiques! Bien à vous.

    1. Merci pour cette belle analyse. Sympa ! J’aime bien ces critiques constructives et les bonnes réflexions.

      Il est vrai que l’article ne parlait pas de la partie « à l’occase ». Cela change le sens évidement. J’en étais plutôt sur le fait que si l’on veut réaliser le point « café », il est plus simple de « l’agender » tout de suite. Malheureusement, beaucoup de personnes prennent cet engagement à la légère car, ils n’ajoutent pas le « à l’occase ».
      Le plus triste c’est qu’ils vont passer comme « non fiable ». Eh oui, là aussi il faut faire attention.

      Pour la deuxième remarque, elle dénote une belle sensibilité pour les autres. Bravo ! Il est vrai que l’exemple allait dans l’idée de se soucier des autres. Il est évident que lorsque l’on parle de la santé de nos amis proches ou de notre parenté, il faut faire attention aux sensibilités et ne pas poser les mauvaises questions. Il en va de même si l’on aborde des soucis d’ordre privé. Je dirais qu’il y a une similitude lors des deuils. Beaucoup de personnes ne prennent pas contact car ils ne sauraient quoi dire.
      Dans ces cas, les détails ne nous concernent pas sauf si la personne veut nous en parler. Par contre, rassurer nos amis, nos collègues, notre famille, ne demande que des mots réconfortants et notre présence.

      Merci encore pour ces belles remarques. Portez-vous bien.

  3. Très joli article….Effectivement comment peut-on faire confiance à quelqu’un qui promet et ne tient sa parole. Bon une fois on peut pardonner, car dans le stress cela peut échapper à tout le monde, mais deux fois on se pose des questions comme dit Olivia.
    C’est comme l’expression, « on s’appelle et on se fait une bouffe »…. oui mais quand… à l’occase!!!!. Non comme tu le dis dans ton article et comme le soulève Olivia, agendons et tenons nos promesses. Il est vrai que certains de nos amis ou membres de notre famille n’aiment pas trop le coté « Intrusif », mais juste une parole ou un petit message peut faire du bien. Et en tant qu’efficient prenons soin de notre entourage.
    Merci encore pour cet article. Amitié

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