La démission silencieuse, vraiment ?

« Quiet Quitting » cela vous parle ? En français nous disons la « démission silencieuse ». Cette expression a été inventée dans une vidéo TikTok qui plaidait pour la fin du surmenage endémique qui érode le bien-être et conduit à l’épuisement professionnel.

Qu’est-ce que donc ce Quiet Quitting ? Sur TikTok, Zaiad Khan donne cette définition : « Vous remplissez toujours vos fonctions mais vous n’adhérez plus mentalement à la culture de l’agitation (hustle en anglais) selon laquelle le travail doit être toute votre vie ». Le philosophe Fabrice Midal ) https://www.fabricemidal.com/ ) dit encore : « Je sens un épuisement profond. Beaucoup de gens, rentrant de vacances, sentent une forme d’angoisse de ne plus pouvoir répondre à ce qu’on leur demande. Il y a derrière ces questions celle du manque profond de considération. ».

Pour Sophie Bosson, Consultante en Organisation Administrative, la démission silencieuse pourrait venir aussi, également d’un salaire non adapté.

Bon, mon idée n’est pas de rentrer dans cette polémique, je veux juste vous donner les bons outils, ceux qui vont vous protéger de la surcharge. Si vous me suivez depuis quelques temps ou que vous êtes un adepte de la méthode GTD®, vous savez déjà qu’elle offre des outils permettant de s’attaquer aux problèmes liés au surplus de travail. Il existe des moyens d’utiliser la méthode GTD pour minimiser le sentiment que le travail ne s’arrête jamais, et l’un d’entre eux, et celui que donne Miles Seecharan de Next Action Associates qu’il nomme : « Closedown checklist » ou « liste de contrôle de fermeture » en français.

Dans un article récent, je vous parlais de l’idée de définir l’heure à laquelle je stoppe mon travail. Or comme son nom l’indique, la liste de contrôle de fermeture est une série d’étapes que nous pouvons suivre quotidiennement lorsque le moment est venu de quitter le travail. Cela permet de délimiter plus clairement la frontière entre le travail et nos activités personnelles.

Comment dois-je procéder ?

Le premier point consiste à faire un balayage mental (Mindsweep en anglais). Autrement dit, éliminons tout ce qui nous trotte encore dans la tête depuis le début de la journée. Cela ne veut pas dire que nous devons en faire quelque chose, mais simplement le capturer dans notre système d’efficience. Cela nous permettra de lâcher prise car nous saurons qu’il attendra en toute sécurité notre retour.


« Vous ne pouvez être satisfait de ce que vous ne faites pas que si vous savez ce que vous ne faites pas ». David Allen

Le deuxième point serait d’effectuer un dernier balayage des e-mails pour vérifier s’il y a un point qui ne peut absolument pas attendre le lendemain. En général, nous connaissons bien le nom des personnes qui peuvent nous faire parvenir ce type d’envoi. 😉

Le troisième point serait d’éteindre les alertes. Autrement dit, clore sa messagerie instantanée et ranger le téléphone, etc. Des recherches ont montré que le simple fait d’avoir autour de soi des appareils qui pourraient contenir du « travail » peut nous inciter à y penser.

Quatrième point, vérifions le calendrier du lendemain afin de ne pas avoir de surprise le matin à notre arrivée et de ne pas passer la moitié de la soirée à nous demander s’il y en aura une. Nous serons plus détendu et notre sommeil sera tranquille. Profitons en pour compléter l’agenda si nécessaire.

Cinquième point, mettons de l’ordre dans notre espace de travail physique car, personne n’aime arriver dans un bureau en désordre le matin. Il peut être utile d’avoir un dossier pour les « travaux en cours », soit pour reprendre là où nous nous sommes arrêté, soit, si nous sommes à la maison le lendemain, pour les prendre et les emporter. Dans la méthode GTD, on appelle cela un dossier « Support d’action ».

Bravo ! Vous venez d’éteindre le « travail » ! Vous pouvez Allumer le « personnel ».

Ici, il s’agit simplement de se remettre en mémoire ce que nous devons faire en soirée et les éventuelles courses sur le trajet du retour. Focalisons-nous sur les points qui nous font du bien. Miles propose de créer une liste de tâches nommée @Home. Elle peut contenir des tâches banales, comme les corvées qui nous attendent ou ce que les autres souhaitent de nous, mais aussi des choses amusantes que nous aimons faire pendant notre temps libre. Nous devrions vérifier toutes les listes qui introduisent un peu de spontanéité et de plaisir dans notre monde. Cela semble contradictoire ? Pas tant que ça 😊

Marcus Ramtohul, toujours de Next Action Associate, propose un excellent exemple en révélant qu’il avait une liste d’idées de « soirée en amoureux » dans son système d’efficience. Top n’est-ce pas ?

Pourquoi ne pas étayer cette liste avec « Acheter des fleurs pour ma femme sans raison » ou « Passer prendre des glaces pour les enfants sans raison ». C’est de la gestion de relations de classe mondiale !

Notre routine de fin de journée variera et évoluera avec le temps, mais si nous n’en avons pas, commençons par nous demander : « Est-ce que je veux me sortir la tête de mon travail à la fin de la journée ? » et « Qu’est-ce que je veux y mettre à la place ? ».

En conclusion, Miles nous dit qu’au Japon, il existe une jolie phrase, « Otsukaresama deshita », que l’on dit à ses collègues pour souligner la fin de chaque journée de travail au bureau. Cela signifie quelque chose comme « Bien joué tout le monde. C’était une bonne journée, mais maintenant je rentre à la maison ». Tout le monde devrait être capable de dire cela, même s’il ne sait pas le prononcer.

Qu’avons-nous vu pour réaliser notre arrêt de travail du jour ?

  1. Mettons par écrit tout ce qui nous trotte dans la tête.
  2. Faisons un dernier balayage de nos emails.
  3. Eteignons ou rangeons nos alerteurs.
  4. Vérifions notre agenda du lendemain. Complétons-le.
  5. Rangeons notre espace de travail.
  6. Allumons le personnel. 😊

Les photos sont de Jasmin Chew (Unsplash), Mavluda Tashbaeva (Pexels), et de votre coach

Articles suggérés

3 réponses

  1. Tip top! Il faut encore que j’arrive à allumer le personnel… pas toujours évident et je me rends compte qu’à force de toujours être dans le devoir, on perd un peu la notion de ce que l’on aime faire… va falloir que je me mette à réfléchir sur ce sujet 😉
    Autrement le quiet quitting c’est totalement moi! Je continue de faire les choses que je dois faire mais tout en pensant qu’il va falloir que je trouve autre chose. J’adore mon job mais assumer mon job et devenir psy en même temps est assez épuisant! Je pense déménager sur une ile déserte, là où le seul travail est de trouver à manger 😉 je te redis si je trouve cet endroit!

  2. Coucou Angelo,
    Bravo pour l’article! Il est plein de sagesse et mérite qu’on essaie de mettre en pratique les bons conseils qu’il donne. Je rejoins Olivia sur bien des points et me rend compte que le travail ne me sort jamais complètement de la tête. Donc, même et surtout parce que je travail à la maison en grande partie, mon objectif à court terme sera
    « Otsukaresama deshita ».

    Merci.

    Enza

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *