Comment apprendre à apprendre

Si mon grand-papa était encore en vie, il serait sidéré !

Lui, il a vécu la guerre ! Tous les métiers qu’il a exercés durant sa vie, il les a appris sur le « tas » comme l’on dit. D’où son fameux conseil bien intentionné : « Choisi un bon métier qui paye bien et tu seras tranquille toute ta vie. Si en plus il te plait… »

Hé oui, grand-papa, tu serais sidéré de voir à quelle vitesse le monde change !

Il est désormais reconnu qu’en moyenne nous changeons d’orientation professionnelle trois fois dans le cours de notre vie. Mais contrairement à ce qui pouvait se faire dans les années 60, aujourd’hui, la formation devient obligatoire et continue.

Une lectrice me racontait que, pour elle, qui s’était fixée d’apprendre le chinois, cela lui posait des problèmes insolubles. Elle a reconnu manquer de discipline et avoir des difficultés à retenir les mots.

C’est clair que si nous rencontrons des obstacles pour apprendre une langue comme l’anglais qui a le même alphabet que le français, combien plus est-il difficile d’apprendre une langue qui possède des intonations et des lettres différentes.

Mais d’où vient le problème ?

Malheureusement, l’école nous a que trop peu enseignés à apprendre. A peine nous a-t-elle donné les matières indispensables comme lire, écrire, la grammaire et le calcul. Peut-être les écoles secondaires se débrouillent-elles mieux mais, c’est loin d’être la panacée. Qui de nous a étudié comment établir un budget en classe ?

Aujourd’hui, nous devons être prêt à apprendre toute notre vie. En effet, si nous ne le faisons pas, notre obsolescence professionnelle surviendra dans les trois ans.

En tant qu’efficient, mettons à plat ce problème d’apprentissage. Puisque nous devons apprendre notre vie durant, que nous faut-il pour pouvoir nous instruire des différentes matières nécessaires ?

Je serai tenté de dire : La curiosité !

Effectivement, celle-ci va m’ouvrir au monde et à toutes les merveilles qu’il contient. Sans curiosité, je vais avoir de la difficulté à m’intéresser à quelque chose et je resterais sur mes acquis.

Mais, la curiosité ne suffit pas.

Si j’analyse ce que ma lectrice me disait, il faudrait au moins les points suivants :

  • Définir mon objectif.
  • Trouver les matières qui nous conviennent et créer le programme en abusant des nouvelles technologies.
  • Planifier le temps dont nous avons besoin pour apprendre.
  • La discipline (l’autodiscipline).

Comme l’a dit Brian Tracy,

« La technologie n’est plus facultative; elle compte autant que la lecture, l’écriture et l’arithmétique. Et l’idée selon laquelle la technologie n’a de secret que pour certains types de personnes tient du mythe. Quels que soit votre âge, votre race et votre sexe, vous avez le pouvoir de vous rendre maître de la technologie. »

Comme je vous le disais au début, nous devons apprendre à apprendre. Pour ceux qui veulent exercer leur mémoire, voici 3 astuces qui vont nous aider tout en abusant des nouvelles technologies :

  1. La répétition espacée
  2. Les rappels
  3. Booster sa mémoire

La répétition espacée
Comme dit précédemment, pour se rappeler une matière il faut la revoir régulièrement sinon, on l’oublie.

La bonne nouvelle c’est que cet oubli n’est pas total et que lorsque l’on révise la matière apprise, on la mémorise mieux. Le SRS (spaced repetition system) ou, répétition espacée, est une technique d’apprentissage basée sur des révisions à intervalles plus ou moins espacés mais, réguliers.

Le plus difficile est de savoir à quel moment il faut faire cette révision pour stocker la matière petit à petit dans notre mémoire à long terme.

Aujourd’hui c’est plus facile car des applications font le calcul du moment idéal pour revoir une information. Le logiciel gratuit le plus connu est ANKI.

Je vous en reparle un peu plus loin.

La technique des rappels
Ici aussi, les neurosciences vont nous aider. Pour ce souvenir d’un texte, le lire et le relire n’est pas suffisant.

La meilleure technique consiste à le lire une seule fois, cacher le texte et écrire tout ce que je me rappelle. Puis, je le relis et, je réécris tout ce que je me rappelle. C’est tout.

Booster sa mémoire
Avant que les neurosciences nous prouvent le contraire, nous pensions que nous étions doté d’une certaine intelligence plus ou moins importante à notre naissance. Mais, nous savons aujourd’hui que nous pouvons la faire progresser grâce au Dual N-back.

La tâche Dual n-back consiste à mémoriser une séquence de lettres parlées et une séquence de positions d’un carré en même temps. Il s’agit d’identifier le moment où une lettre ou une position correspond à celle apparue précédemment.

Dit comme ça, ce n’est pas très clair ni très engageant. Mais, vous trouvez un jeu gratuit sur Sourceforge qui vous permettra de voir si cela vous convient.

Maintenant que nous avons des trucs pour nous exercer à apprendre, revenons-en à notre programme de formation.

L’objectif
Si nous désirons avoir de la motivation pour apprendre, nous devons avoir un objectif à atteindre !
Par exemple, avons-nous un plan de carrière ? Si oui, nous savons ce que nous aurons besoin pour atteindre nos objectifs. Par exemple, si je veux devenir juriste, je vais avoir une liste de matières que l’université va me donner et que je vais devoir assimiler.

Il en va de même si nous exerçons un métier qui nous passionne. Dans ce cas, nous voyons comment il va évoluer et, nous saurons quelles sont les matières sur lesquelles nous allons devoir travailler.

Quoi qu’il en soit, il y a des matières qui, de nos jours, sont incontournables comme les bases des systèmes informatiques (Windows, Android, Linux), les tableurs, les traitements de textes, Internet et, évidemment, l’anglais.

Les outils informatiques bien utilisés vont nous permettre de gagner du temps. C’est une des motivations que nous pouvons avoir.

Nous pourrions être boosté à apprendre l’anglais car il s’agit de la langue la plus utilisée au monde. C’est la langue du Web. Une majorité du nouveau savoir est écrit dans cette langue et beaucoup de livres en anglais ne seront pas traduit dans d’autres langages.

Bon, la deuxième langue du Web, c’est le chinois (mandarin) … (pour toi chère lectrice !)

Je reviens sur l’objectif en fin de cet article.

Programme de formation

Lorsque j’ai défini mon objectif, je dois choisir le programme dont j’ai besoin pour atteindre l’objectif.

Si je reprends l’idée d’apprendre une langue, le chinois ou l’anglais, je peux séparer cette formation en plusieurs phases :

  • Apprendre l’alphabet avec sa phonétique puisque les sons ne sont pas les mêmes (*).
  • Apprendre à écrire les mots.
  • Apprendre à écouter les mots et à les prononcer justes.
  • Apprendre la grammaire.
  • Etc.

(*) En anglais, il y a 44 sons et 1100 manières de les écrire. En français, il y 32 sons et 250 manières de les écrire.

Quel est la meilleure manière de réaliser ces points ? Par exemple, quel serait le meilleur moyen de retenir les mots que j’apprends ? La réponse est surprenante : Les écrire à la main.
Lorsque nous écrivons à la main, notre cerveau retient mieux. Le carnet d’école a encore de beaux jours devant lui.

Comment bien les prononcer ? Trouver un programme d’écoute. L’idéal serait d’avoir un programme qui prononce des mots que je peux écrire en même temps. Je peux aussi trouver des podcasts prévus à cet effet voire, trouver des livres audio sur Google Play, Amazon ou autre.

On peut également écouter la radio. Par exemple, la BBC possède des programmes pour ceux qui désirent apprendre l’anglais.

Une autre bonne technique est de voir un film pour enfants (langage simple) et de le regarder d’abord en version originale avec les sous-titres en français puis, de le revoir toujours en VO mais avec les sous-titres en VO aussi. Cela permet la comparaison entre la prononciation et l’écriture. On peut aussi, pour l’anglais, s’abonner à des TV en streaming comme Fleex TV (anglais).

Youtube propose des vidéos pour mieux comprendre une langue, notamment pour la grammaire. Par exemple, pour l’anglais, vous avez les Tutos de Huito.

Comment apprendre des nouveaux mots ? En utilisant des applications prévues à cet effet comme Duolingo (gratuit) ou Mosalingua (payant). Par exemple, Duolingo recommande sur son site, d’apprendre le chinois 5 minutes par jour. Soyons honnête, cela ne suffira pas mais cela donne le trend.

De son côté, Mosalingua propose la méthode de la répétition espacée (SRS) qui fait partie des résultats des dernières études des neurosciences. Comme nous l’avons vu, il s’agit de l’idée d’espacer les révisions suivant un plan établi pour permettre de faire entrer la matière dans notre mémoire à long terme.

Cette méthode est appliquée aussi avec certains logiciels comme Anki pour le chinois.

Dernière proposition, apprendre avec un formateur réel mais, sur le Web. Par exemple Italki le fait très bien. Par contre c’est payant. Si vous choisissez cette option, prenez après chaque cours 30 secondes pour noter les choses essentielles que vous avez apprises. Utilisez vraiment 30 secondes, pas 29, pas 31. Si vous voulez bien comprendre la raison, je vous renvoie à l’article du HuffingtonPost en anglais.

Si je résume, maintenant nous avons à choisir entre des podcasts, des émissions de radio, des films en VO, des vidéos Youtube, des applications d’apprentissage de mots et des sites de formations personnalisés. Et, bien sûr, je dois faire ce type de choix pour chaque matière que je veux apprendre.

Donc, il faut prioriser nos matières. Si nous en avons deux, nous pouvons les utiliser en parallèle, si nous en avons 5, prenons d’abord les plus importantes (ou urgentes) mais 2 c’est déjà pas mal surtout si nous sommes professionnellement actif.

Ah ! J’oubliai ! Une dernière astuce. Trouvez-vous un partenaire pour partager votre avancement. En effet, c’est plus motivant et, grand secret, enseigner est l’une des meilleures manières d’apprendre plus vite. Aujourd’hui, vous jouer le professeur, demain c’est votre partenaire. Cela vous force à structurer votre savoir et à éclaircir les zones peu claires.

Maintenant que j’ai choisi mes matières et mes méthodes, il me faut un planning.

Mon planning d’apprentissage
Pour bien apprendre, gardez à l’esprit que vous devez y prendre du plaisir. Faire du forcing ne sert à rien.

Dans plusieurs articles, je vous disais que si on se lève plus tôt nous avons du calme pour faire de la gymnastique, lire et apprendre. Même si nous n’aimons pas nous lever tôt, nous pouvons simplement choisir de mettre notre réveil 15 minutes avant. Pourquoi 15 minutes ? Parce que c’est la durée d’un exercice avec Duolingo (3 petits exercices en fait). Alors faisons une supposition de planning de formation pour une langue. Pour rester simple, disons l’anglais.

Attention, comme exemple, je vais vous donner un planning exagéré. Je le fais exprès car le résultat est bluffant.

06h00-06h15 Le réveil sonne et je saute du lit. Je bois deux verres d’eau et allume la machine à café.
06h15-06h30 Je fais trois exercices avec Duolingo.
06h30-06h35 J’écris à la main dans mon carnet tous les mots que je me rappelle avoir appris ce matin.

07h15-07h45 Je suis dans le train, j’écoute un podcast pour me faire l’oreille.
12h15-12h45 Lors de ma pause de midi, j’écoute sur Youtube des explications sur la grammaire.
17h30-18h00 Je suis dans le train du retour et, sur mon téléphone, j’écoute la radio BBC.

20h00-20h45 Je regarde une série en VO sous-titrée en français.
21h30-22h00 Je lis un livre simple en anglais. (Il en existe des très bons chez Penguin).

Vous constatez que je fractionne mon temps car, au niveau qualité, faire une session d’une heure est moins performant que plusieurs petites. Là, j’en ai fait pour un plus que trois heures sans m’en rendre compte tout en les prenant sur des temps morts. Bluffant ! Je vous le disais. Mais je ne pense pas que nous tenions se rythme tous les jours. Cela gâche le plaisir.

Evidemment, si vous avez deux matières à apprendre, il faut alterner. Puis, il y a certains jours ou vous en ferez un peu moins. Je pense notamment aux week-ends. Quoi que…

Après, si vous désirez en même temps vous perfectionner sur votre tableur, la contrainte sera de devoir rester devant l’ordinateur. Mais, lorsque vous aurez terminé, cela ne vous empêchera pas de lire un livre en anglais avant de vous coucher.

Bon, évitez tout de même les écrans trop tard le soir, cela vous donne un mauvais sommeil. Or, le sommeil est essentiel pour bien assimiler ce que nous apprenons.

La discipline

Selon Elbert Green Hubbard, écrivain américain, l’autodiscipline c’est :

L’aptitude à s’obliger à faire ce qu’on devrait faire, quand on devrait le faire, qu’on en ait envie ou non.

La volonté ! C’est ce qui manque à ma lectrice et, elle n’est pas la seule.

Certes, il existe des exercices pour booster sa volonté. Par exemple, on peut acheter la friandise que l’on préfère, la mettre bien en vue et résister pendant 15 jours avant de la manger. Si nous faisons ce genre d’exercice nous ferons croître notre maitrise de soi. Par contre, il faut que la gourmandise tienne les deux semaines…

Sincèrement, cela ne sera pas suffisant.

Comme je vous le disais dans l’article « L’importance de se fixer des étapes« , lorsque vous désirez trouver la motivation pour faire un certain travail, vous devez avoir un objectif. C’est cet objectif qui vous donnera la motivation. Surtout si nous n’aimons pas faire un certain travail ou que nous le trouvons pénible. Dans ce cas, posons-nous les questions : « Pourquoi faire ceci ? » et « Pour quelle raison je dois le faire ? »

La réponse sera l’objectif. Ecrivez cet objectif en gros pour que vous puissiez le voir chaque jour !
Par exemple : Je passerais le First Certificate anglais en décembre 2020 !

Puis, n’oubliez pas que, souvent, nous pensons qu’il faut être motivé pour agir mais, c’est exactement le contraire, il faut agir pour être motivé.

Si nous avons l’objectif, alors, préparons le plan de ce que nous allons faire comme étape. Eh oui, apprendre une langue ou, autre chose, c’est un projet. Inspirez-vous de celui qui est dans cet article et adaptez-le à la matière que vous désirez apprendre puis, agissez, commencez votre première leçon. Avec l’objectif bien en vue et en agissant vous allez booster votre motivation ! Et chaque objectif quotidien atteint fera de même.

En résumé, nous avons vu les points ci-après :

  1. Définir un objectif et l’afficher bien en vue.
  2. Définir la matière pour chaque point de formation.
  3. Définir un délai à mon objectif principal mais aussi à mes sous-objectifs.
  4. Planifier chaque étape de ma formation.
  5. Action !

A tout bientôt les efficients !

Les photos sont de Marco Zuppone (Unsplash), Noqqe (Unsplash), hello-Nik (Unsplash), Michael Heuser (Unsplash), Frank V (Unsplash) et de votre coach.

 

Articles suggérés

8 réponses

  1. Selon Elbert Green Hubbard, écrivain américain, l’autodiscipline c’est :

    L’aptitude à s’obliger à faire ce qu’on devrait faire, quand on devrait le faire, qu’on en ait envie ou non.

    J’ajouterai ce qui est fait n’est plus à faire…
    Surtout de nos jours où le manque de constance et de rigueur, pour les choses les plus basiques, ne sont pas maintenues ( car toujours une bonne excuse…).
    La théorie du chaos ne peut se faire sans ces deux dernières…
    Se poser la question, le soleil ne sait-il pas lever un seul jour???
    De mon petit point de vue.
    Amitiés
    Fab*

    1. Dans nos contrée, il est possible que l’on regarde la discipline de manière négative. Dommage car, pour atteindre nos objectifs de vie, il en faut.
      Merci Fabienne de votre beau commentaire.

    1. Bonjour Orlane,

      L’article est plutôt dense mais, il doit te donner une partie des clés pour allez de l’avant.
      Tiens-moi au courant de tes soucis mais aussi, et surtout, des belles avancées que tu fais.
      Merci d’être une lectrice assidue.

  2. Salut ! Super article comme d’habitude. Pour les langues je rajouterai l’application Drops, ce n’est que du vocabulaire basé sur des pictogramme donc très visuel. Et clairement j’ai énormément enrichi mon vocabulaire étranger grâce à cela. Merci pour les autres ressources. 🙂

  3. Merci pour tous ces trucs et astuces très utiles!

    Pour apprendre à apprendre rien de tel que de se prendre un moment et de se demander concrètement: » comment est-ce que j’apprends? »
    Il y a tellement de manière, faire des résumés, utiliser des stabilos, répéter les choses à haute voix en marchant dans la maison, écrire dans un cahier les choses mémorisées, inventer une chanson ou une histoire avec des nouveaus mots de voc, etc…. mais je pense que ce qui peut être très utile c’est de discuter avec d’autres pour savoir comment eux ils font! On peut être surpris par leurs méthodes et elles peuvent nous convenir si on les test!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *