« Hello ! Moi je voudrais savoir, comment planifier du temps pour soi et se simplifier la vie. J’ai eu beau me débarrasser de tout ce qui était stressant dans les objets qu’on possède (ce qui a fait un énorme changement dans ma vie), j’ai quand même TROP à faire et moi c’est ça dont j’aimerai me débarrasser…. »

Que de questions légitimes ! Bravo ! Excellent début pour apprendre à gérer ses priorités. Le terme « simplifier sa vie » devient courant à notre époque. Il est vrai que nous autres occidentaux avons tendance à nous compliquer l’existence. Je dirai même à nous encombrer.

Le fait de se débarrasser d’objets devenus inutiles ou obsolètes nous fait du bien. Je conseillerai de le faire régulièrement. Une fois par an, minimum, voire deux pour que notre esprit se sente libéré. Mais cela ne fait pas tout.

Pour me faciliter dans mes tâches je peux aussi acheter des vêtements faciles à repasser. Je peux aussi ne pas laisser trainer les linges mouillés dans la pile car ils prennent des plis. Je peux aussi me demander ce que je fais pendant mes trajets en transport publics ou, du moins, ce que j’ai le courage de faire ?

Pour répondre à la question sur le « j’ai trop à faire », l’idéal serait d’avoir un système d’efficience (Work Day Master, ZTD, 12 week’s year, GTD, etc.) mais, on peut déjà diminuer fortement le stress en supprimant sa source ou, du moins, en la gérant. Pour répondre à la question, je vois deux moyens qui sont rapidement mis en place :

1. Planifier sa semaine
2. Créer une zone de sérénité, de sécurité

Si l’on prend le premier point, on peut mettre en place le système « Unscheduled time ». Autrement dit, nous allons gérer les zones libres de notre planning (zones non agendées). Si vous ouvrez votre agenda à la semaine prochaine, vous aurez déjà bien des rendez-vous ou des tâches à faire. Pour apprendre à devenir libre, l’idée est d’inscrire dans notre agenda toutes les tâches dont nous ne pouvons nous passer. Pour mieux comprendre cet aspect, que faites-vous de 23h00 à 05h00 ?

A moins d’être urgentiste, policier ou dans ce type de domaine, la réponse est : Nous dormons. Il sera plutôt rare d’y planifier un rendez-vous sauf, par exemple, pour l’avion qui nous amènera sur notre lieu de vacances.

Il s’agit donc de bloquer sur notre agenda toutes les plages de ce type pour la semaine de travail. En gros cela donne :

• 23h00-06h00 : Nous dormons
• 06h00-07h00 : Routine du matin (Douche, petit déj. Etc.)
• 12h00-13h00 : Lunch
• 18h00-18h30 : Souper (dîner pour la France)
• 22h00-23h00 : Routine du soir

Evidemment, il faut adapter ces points selon vos habitudes. Mais nous pouvons faire un premier constat : Les plages libres sont celles où je suis au travail et celles de fin de journée. Il pourrait y avoir une plage au début de la matinée pour les lève-tôt. Quoi qu’il en soit, les plages de 07h00-12h00 et de 13h00-18h00 sont réservées à notre travail, les trajets et autres courses à faire.

Venons-en à la plage 19h00-23h00. Qu’en faisons-nous ? On se vautre devant la TV. Alors, je vous le dit tout de suite, ce n’est pas un mal mais cela n’apporte pas forcément la satisfaction attendue, ni le repos.

L’idée du « Unscheduled time » est de donner à chaque jour de la semaine un thème. Par exemple, le lundi, je fais l’administratif de mon association. Le mardi je fais de la gym au club, le mercredi je fais mon administratif privé et ma comptabilité, etc. Ainsi, je peux planifier des tâches selon le jour. Si au lieu de faire de la gym en salle j’ai une fois envie de courir dans la forêt, je le ferai le mardi avant ou après la gym ou en remplacement de celle-ci. Mardi reste mon jour de sport et fitness.

Cette idée est importante car cela signifie que je peux bloquer des soirées pour des thèmes qui me touchent personnellement. Par exemple, lecture, cinéma, spirituel, amélioration personnelle, histoire, voyages, etc. Evidemment, comme il y a plus de thèmes que de jours on peut aussi simplifier. Par exemple, le vendredi est réservé à mon couple. Après, ce que j’en fais ne regarde que nous. Nous pouvons aller prendre l’apéritif en ville et manger devant la TV en regardant un bon film mais nous pouvons aussi aller tester des restaurants, aller au théâtre, au cinéma, voir le dernier spectacle de danse irlandaise, etc.

Je peux aussi occasionnellement inverser des thèmes. Par exemple, je n’ai pas pu réserver une place au théâtre vendredi car tout était pris. J’ai donc réservé pour un jeudi. Dans ce cas je peux inverser, le vendredi prend le thème du jeudi. Mais ce n’est pas obligatoire.

L’idée de ces plages est de garder des moments pour soi, pour faire ce qui nous ressource et nous fait du bien. Ce n’est pas quelque chose qui est figé mais une ligne de conduite. Si vous le faite, vous verrez que les jours où vous avez l’activité qui vous plait le plus seront des jours où vous aurez plus d’énergie et où vous serez globalement de bonne humeur. Cela permet de faire le tri dans nos activités. Si je peine à aller dans ma salle de sport et que cette journée-là je ne suis pas plus boosté alors, il est temps de réfléchir si je ne dois pas changer d’activité.

Le point ci-dessus peut répondre au commentaire qui disait : « Maintenant, ma question est… dans une vie où tout (ou quasi) est noté, planifié, et où la fatigue est un élément à part entière de notre existence… où est le vrai plaisir? Dur dur. Je sais que perso, je dois planifier des plages de repos ou de farniente, comme si je prenais un RDV (!) Pas très spontané… mais efficient. »

Pour vous faciliter la tâche, je vous mets en téléchargement un fichier modèle. Comme il est fait sous MS-Excel, je pense que la majorité d’entre vous pourront l’ouvrir facilement.

Cela nous amène au point numéro deux. Comme nous sommes dans une société où nous sommes constamment dérangés par toute sorte de choses, nous avons ce sentiment de surcharge. Par exemple, combien de fois par heure notre téléphone portable nous signale la réception d’un mail, d’un message Facebook, d’un SMS, d’un Whatsapp ou autre ? Et notre ordinateur ? Que fait la machine à laver lorsqu’elle a terminé une lessive ? Que fait le four micro-onde lorsqu’il a terminé la cuisson ? Que fait notre voiture lorsque nous reculons ?

Tous ces bips sonores ou visuels augmentent notre stress et notre sentiment de surmenage. Quoi de plus rageant que de recevoir un email alors que je suis en train de répondre à un autre ? Si nous mesurons notre pression artérielle à ce moment-là, elle monte à 160. Bien sûr, il faut s’y faire, désormais nos tâches arrivent en flux tendu.

Dites-moi, que faites-vous de votre téléphone lorsque vous êtes au cinéma ? Vous le mettez sous vibreur ? C’est déjà bien. Bravo.

Mais pour protéger notre zone de sérénité (de sécurité), coupez tout cela. Je m’explique. Combien de messages ou d’appels urgents et importants avez-vous reçu cette année ? A mon avis pas plus de deux voire trois. Cela signifie simplement qu’il y a des moments où nous avons le droit d’être indisponible. Cela ne changera pas la face du monde si je ne suis pas atteignable durant deux ou trois heures.

Donc, si vous avez programmé la lecture d’un bon livre ce vendredi soir, mettez vos téléphones et tablettes en mode avion, fermez les messageries de votre ordinateur ou, mieux, arrêtez-le. Faites-vous un bon thé chaud ou dégustez votre Whisky préféré et lisez au moins pendant une heure ! Et pour voir l’ambiance que vous pouvez créer pour la lecture, je vous renvoie à mon article « Comment la lecture nous rend efficient« .

Rosette Poletti écrivait récemment dans sa rubrique dans le journal « Le Matin Dimanche » : « Avoir le temps, c’est avant tout supprimer les choses inutiles et se concentrer sur l’essentiel, sur ce qui peut nous apporter la joie, nous permettre de nous ressourcer, de nous épanouir. Il y a aussi une manière efficace de s’accorder du temps: c’est apprendre à l’habiter. »

Comment habiter son temps ? Madame Poletti continue en disant : « Pour y parvenir, il s’agit de clarifier ses valeurs, de s’efforcer de vivre en cohérence avec elles, de se demander sans cesse: qu’est-ce qui est important pour moi en ce moment? Comment puis-je vivre ce que j’ai à vivre, dans le calme, dans la bienveillance envers moi-même et envers les autres? S’accorder du temps, c’est donc être présent au temps, c’est le VIVRE au lieu de l’occuper ou de le «tuer». »

Très fort non ?

Voilà les Efficients ! Je suis sûr que ceux qui mettront ces conseils en pratique se sentiront soulagés. Alors n’attendez pas. Faites-le !