Quand l’Efficience chasse le Burnout

Quelle est la différence entre un fonctionnaire et un chômeur ? Le chômeur a déjà travaillé…

Blague connue non ?

Vous me croyez si je vous dis que c’est en tant que fonctionnaire que je me suis payé deux débuts de burnout ? Non ? Normal. Et pourtant…

Un matin au réveil, je constate que mon corps réagit normalement et que mes pensées, mes envies, sont toujours là (même celle de passer par la salle de bain). Or, lorsque mon cerveau (oui oui, j’en ai un) demande à mon corps de s’activer et de se lever… rien. Je renvoie l’ordre, toujours rien. Là, l’angoisse me serre la poitrine. Je recommence mais, toujours rien.

Verdict de mon médecin : Début de Burnout !

Mais, en fait, un burnout c’est quoi ? Il est vrai que l’on entend toutes sortes de commentaires dans les médias. Rassurez-vous, il n’y a pas besoin de faire l’université pour comprendre. Le burnout est une conséquence du stress chronique qui évolue vers l’épuisement physique et émotionnel. Un des résultats est celui que je vous décris lors de mon expérience.

Le problème vient de notre société qui porte en soit des dogmes dangereux comme :  » Il est normal d’être stressé car la norme c’est l’efficacité ». Nous avons créé des gens pour qui le travail est leur vie ou, disons plutôt, leur vie c’est leur travail. Or, si notre labeur est l’unique domaine de notre vie, nous aurons tendance à nous surinvestir dans celui-ci avec une très forte intensité.

Vous connaissez la remarque la plus stupide que j’entends là en général ? « Oh ! Moi je l’aurais vu venir ! » ou alors, « Un fonctionnaire en burnout c’est un mythe ».

Catherine Vasey donne dans son livre « Le burn-out : Le détecter et le prévenir »  l’exemple suivant :

« Imaginez ce que ferait une grenouille si on la lançait dans un bain d’eau bouillante… Un réflexe de survie lui permettra de sentir avec ses pattes que c’est bouillant et de sauter instantanément hors de l’eau pour se sauver.

Imaginez maintenant la même grenouille posée au fond de la baignoire vide. Le robinet est ouvert, l’eau coule, d’abord froide, puis tiède, puis chaude jusqu’à devenir bouillante. Que se passera-t-il pour la pauvre grenouille ? Elle va cuire, simplement parce qu’elle s’adapte toujours plus à la chaleur et qu’elle ne se rend pas compte que l’eau devient dangereuse ».

C’est ainsi que j’ai cuit : « Tout en douceur ».

Si vous désirez vous documenter sur le Burn-Out, en plus de l’excellent livre de la psychologue Catherine Vasey précité ci-dessus, vous pouvez aussi voir le site http://www.noburnout.ch/

N’oubliez pas que le burnout ce n’est pas de la rigolade. Les Japonais parlent de «karoshi». Ce mot est doux pour nos oreilles, mais sa traduction est brutale: «mort par le travail». Il a le mérite d’être clair !

Tout cela pour vous dire que celui qui cherche l’efficience doit mettre en place des mesures pour voir l’épuisement venir. N’oubliez pas, l’objectif c’est « Calme comme la surface de l’eau d’un lac« . Dans mon article sur « Comment nagent les Efficients » je vous donne les astuces de Richard Carlson pour éviter la surcharge mais, il est vrai, c’est succinct. Il y a :

  1. Oubliez l’idée reçue selon laquelle les stressés sont les gagnants.
  2. Prenez conscience de votre stress avant qu’il ne devienne intolérable.
  3. Faites une chose à la fois.
  4. Planifiez du temps pour vous.
  5. La vie est une chose beaucoup trop importante pour qu’on la prenne au sérieux. Simplifiez-vous la vie (à méditer).

Alors détaillons tout cela un « poil » plus. L’efficacité ne rime pas avec stressé (zut, oui) mais pas avec efficience huhuhu. Si l’un d’entre nous est toujours stressé, il risque sa santé à court terme et il a besoin d’un coach ou d’un spécialiste médical. Une brochure distribuée en pharmacie disait : « Éliminer le stress c’est faire le plein d’énergie ! Seul celui qui est intérieurement fort et qui dispose des stratégies appropriées pour faire face à l’obligation de réussir est à même de supporter la pression.  » Et, de proposer les stratégies ci-après :

  • une bonne capacité d’organisation
  • une bonne gestion du temps
  • la capacité à pouvoir déléguer
  • la capacité à déconnecter de temps en temps et le soir, et à savoir se lâcher
  • la capacité à ne pas tout prendre trop à cœur
  • le sentiment de travailler de manière autonome, c’est-à-dire avoir l’impression de garder le contrôle sur ce que l’on fait

Purée !!! Ils parlent de GTD ! Vous devez absolument lire le livre de David Allen et vous inscrire pour recevoir (à moindre frais) mon eBook ! D’ailleurs, cette brochure donne un programme en 12 points pour prévenir et maîtriser le burnout selon les points ci-après :

  1. Apprendre à gérer le stress. Pour ce faire, s’attaquer activement à rechercher une solution (en se concentrant sur les problèmes) bien plus efficace que les comportements d’évitement. La distanciation n’est de mise que lorsqu’on ne peut pas changer une situation.
  2. Arrêter de se voiler la face.
  3. Éviter l’isolement.
  4. Modifier son mode de vie.
  5. Réduire l’engagement excessif.
  6. Ne plus se comporter de manière surprotectrice.
  7. Apprendre à dire NON.
  8. Se restreindre et prendre quelques distances.
  9. Se donner de nouvelles valeurs.
  10. Apprendre à déterminer son propre rythme.
  11. Se soucier de son corps.
  12. Garder le sens de l’humour.

Alors les efficients ? Est-ce que nous sommes au clair avec les 12 points ? Non ? Alors donnez-moi sur le blog ceux que vous aimeriez qui soient développé en priorité. Je me ferai un plaisir de vous les expliquer en détails.

Pour en revenir à mon cas, pourquoi suis-je tombé en burnout ? Tous les gags sur les fonctionnaires ne sont pas faux mais, dans mon cas j’ai mal jugé ce que cela signifie réellement travailler dans le public. De plus, à l’époque, mon système d’efficience n’était pas performant pour tenir compte de mes nouvelles tâches.

J’ai donc dû réduire mon engagement excessif et adapter mon mode de vie professionnel. Pour rester efficient, j’ai choisi une autre méthode de productivité.

Et là j’ai la pêche ! Parler avec vous de cette expérience peut vous éviter de graves soucis mais, égoïstement, cela me fait du bien !

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Une réponse

  1. Salut Clotte,

    Ton article est super intéressant. Même si la plupart des choses mentionnées sont logiques, notamment le fait de déléguer, de dire NON, etc,… c’est plus difficile à les mettre en pratique dans la vrai vie.

    Ce que j’ai commencé a faire depuis que j’ai pas mal de chose à faire c’est de mettre des priorités et de ne pas dépasser le temps prévu à les faire dans la journée. Toujours me prévoir un moment pour souffler et décompresser (jouer à la play, parler avec ma femme, être avec des amis, flâner sur internet, etc…) juste un petit moment pour me vider la tête et penser à autre chose. Ça me permet de reposer mon cerveau et d’attaquer de nouveau après à 100%.

    L’autre chose aussi que j’ai compris quand on a à faire avec des gens, c’est qu’on ne peut pas tout contrôler, surtout pas les autres, et que la seul chose que l’on peut faire c’est nous changer ou changer notre façon de voir les choses. Le changement commence par nous changer.

    Merci encore d’avoir traiter un sujet qui reste tabou et d’avoir donné de bon conseiller pour ne pas être en burnout.

    Saluti 🙂

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