Je n’ai jamais rencontré d’homme si ignorant qu’il n’eût quelque chose à m’apprendre.

D’habitude, sur ce blog, nous parlons de sujets pratiques qui nous portent vers l’efficience. Aujourd’hui, j’aimerai aborder avec vous un sujet un peu plus théorique (quoi que) qui a une grande importance car il peut nous pousser vers cette efficience tant recherchée.

On dit que lorsque nous nous présentons pour la première fois à quelqu’un, nous avons 10 à 15 secondes pour lui laisser un impact positif. Après, son avis sur notre personne ne changera plus.

Vous imaginez bien les conséquences d’un avis négatif si nous sommes en train de discuter avec le directeur des RH pour le poste de nos rêves !

Nous ne pouvons pas changer ce que pense les autres mais, de notre côté, nous pouvons rester positif vis-à-vis de ces derniers. Etre positif est une vertu qui nous fait du bien.

C’est pourquoi si nous avons un avis négatif sur un individu nous nous devons de faire le premier pas. Faisons mieux connaissance avec lui. Apprenons ce qu’il aime ou n’aime pas, quels sont ses hobbies, qui est sa famille, s’il a des enfants, etc. Ainsi, nous pouvons tisser des liens réels avec lui et nous arrivons souvent à dépasser cet à priori, à travailler avec cette personne de manière raisonnable et, même finir par vraiment l’apprécier.

Tenons compte du fait qu’avoir des à priori peut nous desservir. En quelque sorte c’est comme si nous disions à cette personne, « je suis meilleure que toi, j’ai plus d’expérience, plus de connaissance, etc. ». Serions-nous vaniteux ? Alors voici de quoi réfléchir :

Début septembre 1961, le commandant Patrick Quinlan et ses 155 hommes de l’armée irlandaise se retrouve au Katanga (sud de la République Démocratique du Congo) sous l’égide de l’ONU. L’objectif est de garantir la paix sur la route qui mène à Elisabethville.

En face d’eux, environ 3000 rebelles katangais, menés par le mercenaire français Roger Faulques à la solde de grandes sociétés minières. Ils sont prêts à en découdre. Une réunion eux lieu le 11 septembre (décidément !) dans le but d’éviter une attaque. Selon le film « Le siège de Jadotville« , Roger Faulques prend le commandant irlandais de haut. Avec un ton moqueur il signale que l’armée irlandaise, ainsi que son commandant, n’ont aucune expérience du combat.

Puis dans la suite de la discussion, le mercenaire dit encore : « Vous avez un plan ? ».

Quinlan : « Juste une prière, on n’a pas besoin de plan. Aucun plan ne résiste au contact avec l’ennemi. ».

Faulques : « C’est Rommel qui a dit ça. Je n’ai jamais aimé Rommel ».

Quinlan : « Peu de français apprécient les stratèges allemands. Il ne leur a fallu que deux semaines pour envahir votre pays ».

Deux jours plus tard, les katangais ont attaqué les soldats irlandais de l’ONU. Quel en fût le résultat ? Si les katangais on subit de lourdes pertes (on parle de la mort d’un huitième des effectifs), les 155 irlandais ont survécu avec seulement 5 blessés.

Comment est-ce possible ? Est-ce que Roger Faulques était un si mauvais soldat ? Loin de là. C’était un soldat émérite sorti de l’école de Saint-Cyr, plusieurs fois décoré. Alors ?

Faulques c’est laissé aveugler par ses préjugés. Bien sûr l’armée irlandaise n’avait jamais combattu puisque l’état d’Irlande est né le 18 avril 1949, soit quelques années après la deuxième guerre mondiale. Par contre Faulques, lui, avait combattu avec courage y compris dans la résistance.

Cependant, peut-on vraiment dire que les irlandais n’ont jamais combattu ? Durant des siècles ils ont luttés pour leur autonomie. Que ce soit les vikings, les celtes, les anglais, oui, les irlandais les ont combattu. Ils sont loin d’être des ignares dans les batailles. Lors de la première guerre mondiale, les soldats d’Irlande se sont battus sous la bannière britannique sur les fronts de France et de Turquie. La longue guerre civile leur a appris le reste. En fait, dans chaque famille d’Irlande il y a des combattants.

Première erreur de Faulques.

La deuxième est encore plus conséquente.

Lorsque Quinlan lui répond en citant Rommel, il lui signale en quelque sorte qu’il connait la stratégie militaire. Il l’a étudiée. C’est une passion. Et de ce fait, Quinlan a fait de Jadotville une forteresse. Mais Faulques n’y prend pas garde.

Alors les efficients, que pouvons-nous retirer de ce récit ? Oui, vous avez découvert que j’aime l’histoire. Quoi d’autre ? Galilée a dit :

« Je n’ai jamais rencontré d’homme si ignorant qu’il n’eût quelque chose à m’apprendre. »

Evitons de prendre les autres de haut car, nous pouvons apprendre de tous. Un efficient devient efficient tant qu’il continue d’apprendre. C’est pour cela que je vous recommande vivement de vous créer un vrai réseau, pas un réseau Facebook, Twitter ou LinkedIn. Certes c’est bien, pourtant cela ne suffit pas.

Pour progresser, il nous faut être entouré de vraies personnes avec qui partager nos expériences. Un efficient tend la main aux autres et les accepte sans préjugé. Bien sûr, certains refuserons notre main. Certains nous prendront de haut. Et oui ! Ce sont des humains comme nous, et nous avons choisi de devenir des efficients.
Mais en prenant le temps d’écouter les autres, nous apprenons. Je parle ici d’écoute active évidemment. Si Faulques avait analysé ce que Quinlan lui avait dit, même sommairement, il aurait compris que cet homme était loin d’être un débutant. Et même s’il ne l’appréciait pas, il aurait appris de lui.

Quelle conclusion pour tout cela ? Non seulement nous devons écouter les gens, même ceux pour qui nous n’avons pas d’affinité, mais aussi réfléchir à ce que l’on nous dit pour pouvoir évoluer. C’est toujours de l’écoute active.

Alors les efficients, ne faisons pas la même erreur que Roger Faulques car, nous apprendrons toute notre vie quel que soit le niveau que nous avons déjà atteint.

Les photos sont de Emma Matthews (Unsplash),  neonbrand (Unsplash), Mark Paton (Unsplash) et de votre coach .

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6 réponses

  1. « Quand les conseillers sont nombreux, la réussite est assurée » encore faut-il mettre en pratique ce conseil sage dans notre vie.
    Merci beaucoup Angelo pour cet article très intéressant. En effet écouter les autres et ne pas se fier aux apparences est important. Et nous avons tous à apprendre les uns des autres.

  2. Alors l’histoire je te laisse la raconter car tu es bien meilleur que moi dans ce domaine!
    Mais par contre être positif avec les autres ça fonctionne! Testé, approuvé et même avec les gens qui ne nous aime pas…. bon après ceux ci on va moins les cotoyer mais n’empêche que ça fonctionne bien 😉

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